
Le Maroc demande au FMI une ligne de crédit de 5 milliards de dollars
Le Maroc a officiellement demandé au FMI une ligne de
crédit modulable (LCM) de 5 milliards de dollars, dans un contexte de fort
endettement du royaume, a indiqué l'institution dans un communiqué.
"Compte tenu de la solidité des cadres de
politique économique et du bilan du Maroc, la directrice générale du FMI,
Kristalina Georgieva, a l'intention de recommander l'approbation d'un accord au
titre de la LCM en faveur du Maroc", explique le communiqué publié lundi
soir.
Le conseil d'administration du FMI a examiné lundi la
demande des autorités marocaines et doit se réunir de nouveau dans les
prochaines semaines pour prendre une décision.
La demande de Rabat, attendue, survient alors que le
pays maghrébin vient de sortir de la liste grise des pays soumis à une
surveillance renforcée du Groupe d'action financière (Gafi), organisation de
lutte contre le blanchiment. Une sortie dont dépendait l'éligibilité du Maroc à
la LCM.
Ce mécanisme de financement aide les pays à se
prémunir contre des chocs extérieurs grâce à un accès immédiat à des ressources
du Fonds, sans conditionnalité a posteriori, rappelle le FMI. "Les
autorités marocaines entendent traiter la ligne de crédit modulable comme un
dispositif de précaution", précise le communiqué.
"Le FMI est disposé à continuer d'aider le Maroc
à faire face aux risques découlant d'une conjoncture mondiale très
incertaine", conclut-il. Ces dernières années, le Maroc a eu recours à une
autre facilité de crédit, la ligne de précaution et de liquidité (LPL). Le
royaume chérifien est l'un des pays les plus endettés d'Afrique.
"L'Etat a besoin de s'endetter non seulement sur
le marché intérieur pour combler le déficit budgétaire mais aussi en devises
pour parer au déficit abyssal de la balance commerciale, à 312 milliards de
dirhams (31 mds USD) pour 2022, presque 23%-24% du PIB", remarque
l'économiste Najib Akesbi.
"Le recours à l'emprunt extérieur est aussi le
signe qu'il y a des difficultés à s'approvisionner sur le marché
intérieur", souligne M. Akesbi, qui s'inquiète
par ailleurs de "l'opacité" des conditions
d'accès, de remboursement et de coût de la LCM.
Le Maroc fait face à une situation économique
difficile en raison de la flambée des prix des denrées alimentaires et des
carburants et une croissance ralentie. Fin décembre, la Banque centrale du
Maroc (BAM) avait dû relever son taux directeur de 50 points de base, à 2,50%,
afin de juguler la forte poussée inflationniste (+6,6% en 2022).
Source : VOA