Près d'un tiers des poissons pêchés en France font encore partie de la surpêche
La part de la pêche de poissons non menacés représente une
courte majorité, avec 51% du total des poissons pêchés dans l’Hexagone en 2021,
constate l'Ifremer. Une part qui n’a pas augmenté entre 2021 et 2020 et qui
fait à peine mieux que 2020. 33% des poissons pris dans les filets concernent
encore des cas de surpêche.
La pêche durable a du mal à faire son chemin vers les tables
des Français. En 2021, la part des débarquements issus de populations de
poissons exploitées durablement en France métropolitaine s'établit à 51%, soit
trois points de plus qu'en 2020 où cette part était de 48%, selon le dernier
bilan de l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer),
publié ce jeudi 9 février.
Dans le détail, 51% des débarquements sont issus de
populations de poissons considérées comme en bon état ou reconstituables, 33%
sont surpêchées et 2% effondrées, le reste (24%) étant non évalué ou non
classifié.
Des poissons inégalement péchés
Pour rappel, parmi les populations en bon état, figurent le
merlu du Golfe de Gascogne et de Mer du Nord, les coquilles Saint-Jacques, les
baudroies, le hareng, le rouget de Méditerranée ou la raie fleurie. Le thon
rouge est jugé en voie de reconstitution avec des niveaux de biomasse revenus
au niveau des années 70. La sole du Golfe de Gascogne, auparavant surpêchée,
est considérée comme reconstituable grâce aux « efforts de gestion ». La
sardine du Golfe de Gascogne, auparavant effondrée, est désormais classée comme
« surpêchée et dégradée », tandis que le cabillaud de la Mer du Nord et le
merlu de Méditerranée sont toujours estimés comme « effondrés ».
Dans son dernier rapport, l'Ifremer a également dressé pour
la première fois le bilan annuel de l'état des poissons pêchés dans les
départements d'Outre-mer, qui révèle un diagnostic très contrasté, avec surtout
un manque de connaissances scientifiques sur une grande partie des populations
de poissons.
Ainsi, en Guadeloupe, en Martinique ou à Mayotte, entre 62% et 79% des populations de poissons ne sont pas évaluées. A la Réunion, 51% des populations sont en bon état et 40% surpêchées et dégradées. En Guyane, 40% des populations sont en bon état, 29% surpêchées et 6% surpêchées et dégradées. « Pour la plupart des espèces côtières, il faut renforcer leur suivi pour permettre une gestion durable », a expliqué Alain Biseau, biologiste des pêches à l'Ifremer lors d'une conférence de presse en ligne.
LT.info